Garry Fabian- Miller

"Les rigueurs de cette géométrie nous en disent plus que tous les flous artistiques" Michel Tournier (Prix Goncourt) à propos de Garry Fabian-Miller



Repères biographiques :

LA NUIT ETOILEE DE FABIAN-MILLER

 A quoi rêve donc Garry Fabian-Miller dans sa chambre noire ?

Quels songes étranges accueille-t-il au moment de composer ses tableaux de papier ? Quelle est l’odeur de sa nuit ?

Si vous voulez percer cette énigme, il faut bien comprendre une chose : Fabian-Miller est une somme de négations avant d’être un bloc têtu.

Ce n’est plus un photographe (il travaille sans appareil photo).

Ce n’est pas un peintre (il ne frappe ses œuvres d’aucun coup de brosse, il ne dépose aucune couleur directement).

Ce n’est pas un vidéaste.

Ce n’est pas…

Nous pourrions continuer longtemps ainsi. Garry Fabian-Miller est tout simplement un magicien solitaire, uniquement soucieux de dompter la lumière. On peut le distinguer comme un héritier de Man Ray. On peut se laisser séduire par ceux qui le désignent comme le Rothko de la photographie. Comparaisons justes et injustes.

Dans son flirt fiévreux avec le papier photosensible, notre frère anglais invente un art qui tient de la sculpture. Tout se trame entre quatre murs, dans l’obscurité, en se jouant de pinceaux de lumière filtrée et infusée de couleurs. Matière fragile, fragmentée, soudain captée, ligotée et mise à plat !

Cela tient du tour de force et le trouble naît, précisément, du tremblé de vie qui surgit aux marges des constructions géométriques acérées de Fabian-Miller. Tremblement unique pour des œuvres uniques.

Nous nous demandions à quoi pouvait bien rêver notre ami dans sa chambre noire. Oui, à quoi rêve-t-il sinon à cette étrange nuit étoilée qui nous gouverne ?

Laurent Greilsamer

ancien directeur adjoint du Monde et écrivain auteur notamment de la biographie de Nicolas de Staël "le Prince Foudroyé"


Garry Fabian-Miller, né en 1957 à Bristol, Grande-Bretagne, est un des grands photographes anglais d'aujourd'hui. Remarqué au milieu des années 70 pour ses paysages représentant l'horizon entre ciel et mer.

Il explore depuis 1985 la lumière, la couleur et le temps au travers d’images obtenues en chambre noire, sans caméra. Ses clichés s’inspirent des expérimentations des pionniers de la photographie, comme Fox Talbot, en apportant une résonnance contemporaine très particulière. L’imagerie de Garry Fabian-Miller résolument formelle bien que profondément spirituelle s’inscrit dans le modernisme de figures internationales comme Donald Judd, Elsworth Kelly et James Turrell. Son expression est intrinsèquement anglaise, influencée par Turner mais également par les peintres d’après-guerre William Scott, Patrick Heron et Ben Nicholson.

Il est  nominé par Jean-Louis Froment pour le ‘Prix Découverte’ aux Rencontres d'Arles de 2005.





Bibliographie :

- Rayons de Couleurs, Galerie Gimpel & Müller, 2011
- That I might See, HackelBury Fine Art, 2011
- The Colour of Time, Black Dog Publishing, 2010
- Time Passage, James Hyman Fine Art, 2008
- Year One, Ingleby Gallery, 2007
(voir ci-contre)
- Exposure, Ingleby Gallery, 2006
- Illumine, Merrel Publishers, 2005
- Thoughts of a Night Sea, Merrel Publishers, 2003
- Tracing Light, 2011
- Under the Sun, Fraenkel Gallery, 1997
- The Gatherer, John Hansard Gallery, 1991